Projet INSERM

Partenariat INSERM-ENSP

Vernissage le 5 Juillet 2016 à 18h, ENSP Annexes – Arles
Du 6 juillet – 25 septembre 2016

De l’homme soigné à l’homme augmenté
Pour la cinquième année, quatre étudiants de l’ENSP font des résidences dans les laboratoires de l ’INSERM. Projet mené sur l’année.
Cette année la thématique porte sur les notions d’homme augmenté.
À l’heure où la technologie permet d’imprimer des organes en 3D et de fabriquer des prothèses qui parfois augmentent les performances de l’individu, les limites corps et machines se floutent. Dans le cadre de ses résidences et en lien avec cette thématique, l’étudiant développe un projet personnel libre dans sa forme.
Les projets sont présentés lors d’une exposition dont la première occurrence aura lieu pendant les RIP 2016. Une série d’expositions hors-les-murs est ensuite organisée dans l’année suivante.

PROJETS DES ETUDIANTS

•  Boite à outils, Mathilde Moignard

Photographies et dispositif de monstration, 2016

Lorsque Mathilde Moignard se rend au laboratoire Institut des Systèmes Intelligents et de Robotique (ISIR), le bâtiment, une pyramide de verre lui semble être la partie émergée de l’iceberg tant il faut s’enfoncer dans des sous-sols où machines, matières, outils et autres objets non identifiables foisonnent dans des espaces surchargés et parfois un peu étriqués. Il faut en quelque sorte « chercher le chercheur » qui inlassablement invente, calcule et ajuste, passant de l’ordinateur aux montages mécaniques et recommençant cette boucle sans cesse.

L’équipe AGATHE du laboratoire ISIR de Paris s’attache à améliorer la relation entre le corps et la prothèse. Il s’agit pour eux non pas d’augmenter, mais de réparer l’humain accidenté en réduisant l’écart entre le corps organique et sa prothèse mécanique. Il faut que le patient parvienne à faire un avec l’appareillage. Dans son travail photographique, Mathilde Moignard crée un dialogue entre l’espace du laboratoire, lieu de l’expérience scientifique et les patients qui eux ont à vivre ainsi réparés.

Lieu de la résidence : laboratoire Institut des Systèmes Intelligents et de Robotique (ISIR), au sein de l’équipe Agathe, sous la direction d’Agnès Roby-Brami.

Mathilde Moignard Inserm copieMathilde Moignard Inserm 2Mathilde Moignard Inserm 3

 

Le mal d’Hercule, Vivien Ayroles

Vidéo HD, noir et blanc, 7’55’, 2016

Le mal d’Hercule est un court-métrage réalisé dans le cadre de la résidence au sein de l’Institut des neurosciences des systèmes, groupe « Physiologie et physiopathologie des réseaux neuronaux », sis à Marseille, qui étudie principalement les dynamiques et les mécanismes de l’épilepsie. Les réponses des chercheurs à mes questionnements ainsi que mes recherches propres notamment sur l’histoire de la représentation de cette maladie m’ont amené à réfléchir à une réappropriation métaphorique et sensible, qui s’éloigne de la vérité scientifique. À partir de séquences filmées et d’extraits du texte de la pièce d’Euripide, Héraclès Furieux, j’ai reconstitué une narration imagée s’appuyant sur des éléments forces et caractérisants de ce qui représentait pour moi ce mal latent qui saisit soudainement l’être. Les images des vagues et du ressac symbolisent cet état profond tandis que la progression du son évoquant les choeurs antiques accompagne ces images hypnogènes qui font contraste avec la violence crue du texte de la tragédie. Le noir et blanc et l’image dégradée font écho à l’image granuleuse des écrans sur lesquels travaillent les chercheurs du laboratoire.

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Vivien Ayroles_Inserm

TopographiesPrune Phi


Photographie, dessin, vidéo, 2016

Les chercheurs de l’Institut de la Vision et du Centre d’Investigation Clinique à Paris œuvrent pour le recouvrement de la vue de patients atteints de maladies dégénératives ; ils recourent notamment à la thérapie génique et aux implants rétiniens.

Lors de ses résidences, Prune Phi constate un paradoxe intrinsèque à la recherche : grâce à leurs instruments scientifiques, les chercheurs traitent de la vue à une échelle pourtant microscopique et insaisissable à l’œil nu. Elle collecte des images saisies lors d’auscultations médicales et propose une relecture de ce matériau qui au-delà de sa composante scientifique prend ici une dimension poétique. L’artiste endosse le rôle du chercheur, elle permet ainsi un déchiffrement inédit de ces images, opérant notamment des glissements d’échelles. Les images de vaisseaux sanguins ou de cellules oculaires photographiés, vidéographiés ou modélisés en 3D sont soumises à de nouveaux recoupements typologiques. La rétine est par exemple transformée en des topographies semblables à des vues aériennes de montagnes. Prune Phi invente ici une nouvelle science de la vision en basculant à la fois le paradigme du chercheur et le regard du spectateur.

Lieux de la résidence :
• Institut de la vision à Paris. Groupe de recherche dirigé par Deniz Dalkara dont la recherche porte sur les thérapies géniques et modèles animaux des maladies neuro-dégénératives.
• Centre d’Investigation Clinique : service de l’hôpital des 15-20 à Paris recevant les patients atteints de maladies oculaires dégénératives dans le cadre de protocoles de recherches, dirigé par le professeur José-Alain Sahel. Projet suivi par Céline Chaumette, Orthoptiste
en charge de la rééducation des patients qui ont bénéficié des implants rétiniens.

 

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